FRENCH OLD SCHOOL SKATE JAM 2009 : EPILOGUE
Veni, Vidi, vici. Les vieux sont venus, ont vu et ont tout déchiré (Surtout leurs foies et leurs shorts).
On n’est sûrement pas les premiers à y avoir pensé, et on ne peut pas dire que l’idée a séduit les foules au départ. Souvenez-vous de la première FOSSJ en 2006 : un battage énorme pour un évènement assez confidentiel. C’était un peu plus rentré dans les mœurs lors de la deuxième édition, celle de Nantes l’année suivante, mais on restait à peine une quarantaine de vétérans. Quand à Marseille en 2008, tout y était : 6 spots d’anthologie, 3 jours de fête et des photographes alimentant abondamment les publications en vogue. Cette année 2009, le triomphe : un park tout neuf, un décor bucolique et une participation record, comme on dit lors des élections (Ceci dit, attirer plein de monde n’est pas un but en soi). Et surtout, la venue d’authentiques héros des 70’s, qui nous avaient cruellement manqués lors des trois éditions précédentes. Et comme d’habitude, une ambiance détendue, perpétuant l’esprit du skate tel que nous l’aimons.
Pourtant, il ne faut pas avoir la mémoire courte : il y a peu de temps, nos calvities et nos grosses planches, c’était la honte. Trouver un copain avec qui faire de la grosse courbe, c’était mission impossible. Et surtout, on savait qu’on faisait tache quand, au lieu du sympathique « Salut-ça-fait-longtemps-que-tu-skates ? », on avait droit au silence total et au mépris. Comme à l’école quand le loser moche et binocleux tente de se faire des copains et se fait casser par plus con que lui. Les temps ont décidément changé, on a découvert il y a quelques temps qu’on est tendance, un peu comme quand les guignols de la “Star-Académie“ portent des T-shirts Ramones. Enfin, d’ici à ce que “New Era“ nous sponsorise, on aura le temps d’être grands-pères…
Bon, le succès, c’est bien, mais qu’est-ce qu’on en fait ? Déjà, se pose le problème de l’endroit pour 2010. En effet, il semblerait qu’on ait déjà exploité ce que notre beau pays compte comme parks jugés potables selon NOS critères. À ce sujet, quelques explications : le but au départ n’était pas de changer de spot d’accueil chaque année, mais la FOSSJ s’est retrouvée itinérante contrainte et forcée. On désirait trouver un endroit pépère et surtout avec suffisamment de place pour accueillir tout le monde et ce fût chose faite avec Hypnoz park, avant que l’endroit ne devienne infréquentable. Du coup, on s’est dit que ce serait marrant d’aller prêcher la bonne parole aux quatre coins de l’hexagone dans des parks qui nous étaient inconnus, voire en cours de construction. Tout ça sans téléphone portable, argent ou pressions.
Car il faut bien comprendre que jusqu’à maintenant, on n’a tenu compte de l’avis de personne, et ça ne va pas changer. Par contre, vindicatifs et arrogants comme peuvent l’être les vieux skateurs que nous sommes, nous estimons que nous méritons d’être écoutés, peu importe si on prêche dans le désert.
Nous comprenons bien volontiers que malgré la répugnance qu’inspire notre horde de vielliards cacochymes à roulettes, beaucoup désireraient accueillir la FOSSJ chez eux. Nous avons entendu des voix s’élever pour que nous honorions leurs skateparks habituels. Pas de problème : rajoutez de la vert, des pools, des fullpipes, des snakes runs et on rapplique. Le but n’est pas de rendre la chose facile ou sans risque, sinon on aurait choisi Erromardie (Le 1er park de France, à coté de St-Jean-de-Luz) pour ça. De plus, il va falloir maintenant se débrouiller pour que nos réunions annuelles ne se résument pas à des démos de mini-rampes par des trentenaires aux dents longues pendant que les autres regardent. L’idée a toujours été de faire rouler tout le monde quel que soit son niveau. C’est là que se pose le problème des parks actuels : ceux-ci sont systématiquement conçus de manière à devenir impraticables dès qu’on est plus de cinq à vouloir rouler. Il suffit de se remémorer le Dimanche matin à Crolles (prononcer Crawl) et de la queue devant le drop-in du type « croissants-du-Dimanche-matin » afin de pouvoir prendre son run. Soyons clairs : ça emmerde tout le monde. On n’ose même pas imaginer ce qui se produit lorsque les hordes de touristes du week-end débarquent…
Et Paris ? Ce serait l’endroit idéal selon beaucoup : la capitale reste le centre et berceau historique du skateboard français : le Trocadéro, Béton Hurlant, la Villette… De plus, on finirait par dénicher les quadras qui jusqu’à maintenant trouvaient que la FOSSJ se faisait trop loin de chez eux. Surtout que le premier week-end de Juillet, c’est l’apocalypse sur les routes, et beaucoup seraient soulagés de pouvoir se contenter du périf ou du métro… Oui, mais que propose Paris ? Voyons : un seul park qui, même s’il correspond à peu prés aux dits critères, pose des problèmes d’un autre ordre : où est-ce qu’on se retrouve en-dehors ? Avouez que pour le coin barbeuc et camping à la fraîche, c’est moyen… Mais bon, il ne faut jamais dire « jamais »…
Quand au projet de Mantes-la-Jolie, il est prévu pour fin 2010… Bref, pas folichon tout ça. Pourtant, on aimerait bien.
En attendant, on va continuer à préparer la cinquième édition de la FOSSJ. On a déja quelques idées, mais retenez qu’on attend avec impatience le lieu idéal : le skatepark avec des parties séparées, où l’on puisse rouler sans s’écrabouiller, avec un pool, et pourquoi pas un fullpipe, le tout dans un lieu qui permette les rencontres… Et le barbeuc !
D’ici là, roulez. On pense à vous.
HEY KIDS, LEAVE THE TEACHERS ALONE ! (Pink Floïlleude)
Bad Prof.